La SEP traverse tous les espaces de la vie : études, travail, parentalité, projets, loisirs. Notre philosophie est simple : privilégier ce qui marche vraiment, à un rythme compatible avec votre réalité. Voici des pistes concrètes, testées et adaptables.
Gérer la fatigue : au-delà du repos, la fatigue liée à la SEP gagne à être gérée comme un projet d’énergie :
- Fractionner les tâches et alterner les efforts cognitifs et physiques.
- Planifier les activités exigeantes aux moments de la journée où l’énergie est la plus élevée.
- Installer des rituels de récupération courts (respiration, étirements, micro-siestes).
- Repérer les facteurs aggravants : chaleur, manque de sommeil, infections, surmenage prolongé.
- Discuter des options thérapeutiques si la fatigue reste invalidante.
Chaleur et environnement : la sensibilité à la chaleur est fréquente. Quelques leviers utiles :
- Préférer des environnements tempérés, limiter les expositions longues au chaud.
- Privilégier des pauses fraîches, vêtements respirants, hydratation régulière.
- Adapter l’effort : séance de sport plus courte mais plus fréquente, plutôt qu’un long bloc en pleine chaleur.
Mobilité et activité physique : bouger, oui, mais à la bonne intensité. L’activité physique adaptée contribue à l’équilibre, à la force, à l’endurance et au moral. Le mot-clé : progressivité. On commence petit, on consolide, puis on augmente. Les programmes combinant renforcement doux, équilibre et cardio modéré sont souvent bien tolérés, sous encadrement si besoin.
Cognition et organisation : pour l’attention et la mémoire, l’objectif est d’économiser la charge mentale :
- Rassembler les tâches similaires (principe de « batching »).
- Utiliser un agenda unique et des rappels, noter les points-clés d’un échange.
- Mettre en place des check-lists pour les routines (médicaments, documents, rendez-vous, déplacements).
- Préparer les rendez-vous médicaux avec un tableau de bord : symptômes, intensité, durée, impact, questions.
Alimentation, sommeil, hygiène de vie : pas de régime « miracle ». Nous favorisons une approche équilibrée, basée sur la variété, la densité nutritionnelle, l’hydratation et la régularité des repas. Le sommeil s’entretient par des horaires stables, une hygiène lumineuse (exposition au jour le matin), une chambre fraîche et un rituel de détente. En cas de douleur ou de crampes, des ajustements (activité douce en fin de journée, étirements, conseils kiné) peuvent aider.
Vie professionnelle et études : annoncer ou non la maladie est un choix personnel. Quand des ajustements deviennent nécessaires, des aménagements raisonnables peuvent être étudiés : horaire flexible, télétravail partiel, pauses d’énergie, tâches redistribuées temporairement, matériel ergonomique. Notre objectif : maintenir l’employabilité et la qualité de vie au travail. Un échange préparé avec le médecin du travail ou les services compétents permet d’identifier des leviers concrets.
Droits et accompagnements : selon les pays et situations, des dispositifs existent pour la reconnaissance du handicap, l’accès à des prestations, des aides techniques ou humaines. Nous conseillons de documenter l’impact fonctionnel (marche, endurance, gestes fins, concentration, douleurs) et d’archiver les comptes rendus médicaux pour faciliter les démarches.
Parenté et projets : la SEP n’empêche pas d’avoir des projets de vie. Certaines périodes (grossesse, changements thérapeutiques, voyages lointains) nécessitent une anticipation coordonnée avec l’équipe soignante pour adapter la surveillance et les traitements.
État d’esprit : nous privilégions un cap réaliste et constructif. La SEP peut imposer des limites, mais elle n’épuise pas le potentiel d’une personne. Notre ligne : clarifier ce qui dépend de nous (connaissance, organisation, habitudes, coordination des soins) et accepter d’ajuster ce qui ne dépend pas de nous. Ce pragmatisme positif fonctionne sur la durée.